Tartiflette, Grammaire et Leicester.

Cette semaine a été relativement calme, sans évènements particulièrement marquants ; mais je m’en vais vous la conter malgré tout car je sais que je vous ai manqué horriblement.

Samedi 20 : Paula et moi avions décidé de mettre une affiche pour proposer des cours de Français et d’Espagnol aux Meltoniens. Mission accomplie. Ensuite nous sommes allées à la librairie où je me suis inscrite histoire d’avoir une superbe carte d’adhérent et de prétendre que je vais me cultiver pendant mon temps libre. Puis nous sommes allés à Tesco pour essayer en vain de trouver du reblochon ; j’arrive à la fromagerie et demande « Do you have « reblochon » ? », « do you have what ? », me répond la fromagère. J’ai donc du reformuler ma demande en prononçant « reblochon » à l’anglaise : Webleucheun. Malheureusement ils n’ont pas ce fromage en stock à mon grand désespoir. Je me rabattrais donc sur du Cheddar Mature. Le soir Audrey, Geoffrey et Diana, nos topains de Leicester arrivent à Melton. Bref, on leur avait indiqué le mauvais arrêt de bus et ces nobles gens se sont donc retrouvés dans la campagne de Pork Pie Land. 15 minutes de marche après, nous les retrouvons. Après avoir déposé leur bagage nous allons ensuite manger à Wetherspoon. Pour moi ce sera un menu gros sac : Hamburger au poulet + frites suivis de pancakes à la confiture de myrtille et d’une boule de glace vanille. Lors du repas, Audrey était particulièrement en forme pour parler de tout ce qui se rapproche de près ou de loin à du sexe. Ce fut fort amusant.

Il fut dur pour moi de lever mes nouveaux kilos après ce repas, mais nous avons quand même pu marcher jusqu’à un pub, le Holling’s Head où forcément, comme je suis une fille plein de surprise, j’ai pris l’habituelle Kopperberg, pendant que Audrey et Geoffrey se la jouaient Tequila. Ensuite nous avons été au pub le King’s Head (ou le Lion’s Head, je ne me rappelle point), où j’ai opté pour de la vodak blue, qui étrangèrement me rappelle un médicament que je prenais étant enfant. Et n’insinuez pas que mes parents me faisaient boire de la vodka pour calmer mes maux. Voyons.  S’ensuivirent dans ce bar quelques magnifiques déhanchés au milieu de magnifiques plantes anglaises (ceci est un chouia, juste un chouia, ironique). Les Anglaises ont une danse particulière où il s’agit d’écarter ses jambes au maximum au cas où on aurait pas encore vu leur petite culotte dépassé de leur mini super microscopique bout de tissu (que je ne peux me résoudre à appeler « jupe »). Nous avons terminé cette soirée au Lion’s Head (ou King’s Head ; cf : un peu plus haut) où je suis fort contente lorsqu’ils ont passé du Offspring et autre chansons rock. Audrey ayant malheureusement mal au ventre, nous prenons un taxi pour rentrer vers les 2h du matin. Ce fut une soirée très sympa en compagnie de joyeux lurons. (Et mer** j’ai encore écris un pâté pour raconter que dalle, my apologies.)

Dimanche 21: je me suis levée à 11h (miracle !) pour ensuite aller rejoindre les cocos pour une visite guidée de Melton. Ce fut bref, rapide, efficace. A 14h, les loulous étaient déjà repartis. Ce fut alors le moment pour Paula et moi de cuisiner la tartiflette au menu du lendemain soir chez Alice. Après avoir épluché les patates (et à l’occasion quelques bouts de peau aussi), les avoir fait frits comme on pouvait dans pas beaucoup d’huile (parce que l’huile ça coute cher), et blabla (la flemme de raconter toutes les étapes fort ennuyeuses d’une préparation de tartiflette, même si je sais ça vous passionnerait). C’est très dur de résister à la tentation de manger une tartiflette quand vous en avez une sous les yeux qui vous crie « maaaange moi, maaange moi ».  La suite de ce dimanche est inutile donc passons au lundi

Lundi 22 : J’ai d’abord eu cours avec Joe, toujours aussi motivé par les débats passionnants que nous effectuons sur l’immigration (*ironie*). Puis j’ai eu Rebecca et Emily. Puis Courtney et Evie avec qui nous devions, sur requête express de la prof de français, réviser la grammaire. Je décide donc de commencer avec les bases : le présent. Je pensais qu’on y passerait la moitié du cours puis qu’on pourrait attaquer le subjonctif. Que nenni. Pendant une heure j’ai du leur réexpliquer toutes les bases et faire des exercices avec elles, en leur expliquant que pour déterminer la terminaison d’un verbe il fallait regarder le sujet. C’est quoi un sujet ?. Hum. Le subjonctif, ce sera pour dans 10 ans, hein. Ensuite j’ai eu Laura et Becky. Avec Laura, j’ai toujours l’impression qu’elle a sniffé un rail avant de venir en cours. Elle raconte toujours plein de trucs qui n’ont pas de lien avec le cours, en plein milieu du cours. « Et maintenant on va parler de l’influence du cinéma sur les jeunes » « - Moi hier j’ai eu une leçon de conduite, c’était tip top ! ». Hum.

Le soir nous avons donc mangé cette fameuse tartiflette chez Alice et Aaron. Mais avant j’ai découvert un nouveau légume « le parsnip », en français « le panais ». Je découvre des choses de malade en Angleterre. Donc cette tartiflette : un délice. J’aurais même bien fini l’assiette de Aaron si les codes sociaux de politesse ne m’en avait pas empêchés. Après cela nous avons regardé une émission fort soporifique sur un mec qui voulait se faire sauter au nom de Dieu.

Mardi 23 : J’ai d’abord eu cours avec Elliott et Ryan ; je pense que c’est l’un de mes cours préférés, car ces deux jeunes hommes parlent bien français, ont toujours des idées (oui je sais normalement je devrais préféré quand les gens ont des difficultés pour les aider, mais pouet). Puis j’ai eu Gina et Emerald. Et là c’est une autre pair de manches. Nous avons fait de la grammaire. Ce fut le parcours du combattant. J’ai donc du leur expliquer un peu de grammaire anglaise pour qu’elles arrivent à comprendre de la grammaire française. Et à la fin de l’heure une de mes élèves m’a dit que c’était la première fois en 10 ans d’apprentissage du français qu’elle comprenait comment marchait la conjugaison française. Un sentiment d’utilité s’est emparé de moi et je suis rentrée chez moi avec ce sentiment que j’étais utile (cette phrase est redondante).

Mercredi 24 : Mission du jour : acheter du pain de mie. Mission accomplie.

Jeudi 25 : J’aurais dû aller à Nottingham avec mamounette Marie mais au vu de mes finances catastrophiques, je me suis résignée à rester chez moi et lire et rester sur le PC. Ensuite à 17h je suis allée au badminton et ai terminé par un match Espagne-France où la France a triomphé en écrasant l’Espagne 21 à 5. Mais peut-être que entendre la marseillaise chantée par un anglais juste à côté a perturbé Paula. Ce monsieur connaissait mieux les paroles que moi. Puis il s’est mis à chanter « Frère Jacques ». Que de culture ces Anglais.

Vendredi 26 : 6 heures de cours aujourd’hui ; c’est pas facile quand on est habitués à ce que le reste de la semaine, on ne fasse rien.  Avant de rentrer chez moi, j’ai parlé avec le prof de techno de l’école qui m’a informé que son fils serait partant pour des cours de français, une heure par semaine. Fort bien, de l’argent. Il a été très gentil et m’a dit de ne pas avoir peur de dire le prix que je voulais car mon temps est « valuable ». Mouahaha. La puissance. Ce prof de techno m’a parlé de ses vacances en France (comme chaque anglais que je rencontre, ils ont ce sentiment qu’ils doivent absolument me parler de leurs vacances en France). Ensuite je suis rentrée en compagnie d’une de mes élèves de Year 13. Son cher paternel m’a gentiment raccompagné chez moi dans sa Mercedes flambant neuve, et m’a également parlé de ces vacances en France. Le soir je suis allée en ville avec Louise et ses parents pour aller voir les illuminations de Noel s’allumer. C’est THE big évènement à Melton ; les rues étaient pleines à craquer (fait exceptionnel), tout le monde était dans une humeur bon enfant, ça sentait bon les bonbons, les enfants pleuraient parce que leur tyrans de parents ne leur achetaient pas de sabre laser rose fluo, les poufs de 14 ans ricanaient parce qu’elles avaient vu Kevin de loin, etc. Les lumières se sont allumés sous les applaudissements des Meltoniens puis on a eu le droit à un feu d’artifice, certes trop court à mon gout mais cependant pas mal du tout pour une petite ville comme Melton.

Samedi 27 : N’ayant rien de prévu en ce samedi je me suis légèrement incrustée dans le programme shopping de Alice. A 11h15 nous partions donc pour Leicester pour arpenter les magasins. Je me suis mise dans la peau de quelqu’un qui aimait les couleurs qu’habituellement Gloubi et moi adorons critiquer à souhait, histoire de conseiller Alice. Dans un des magasins, j’ai trouvé un tshirt  de Def Leppard… Affligeant, puisque la majorité des jeunes filles ne connaissent sans doute pas ce groupe, mais bon le tshirt est « trendy » quoi . (trendy = a la mode). Pendant près de 3 heures, mes yeux ont beaucoup souffert. Ce qui était drôle c’est que parfois je voyais un vêtement que je trouvais tout à fait laid et je me disais dans ma tête « tiens regarde Gloubi, l’horreur là bas ». Quelques secondes plus tard Alice se dirigeait vers ce même vêtement pour l’essayer. Chacun ses goûts hein.

Dimanche : ce dimanche sera consacré au vide interstellaire niveau activités hors de ma chambre: regarder des films, lire et me motiver à revoir mes cours pour la semaine qui arrive.

Pouet !